Le photovoltaïque fait baisser les prix à midi. Il reste malgré cela la meilleure solution

La présence de l’énergie photovoltaïque dans le mix énergétique fait baisser les prix du marché — parfois jusqu'à des prix négatifs. Les panneaux solaires génèrent au moment où le prix est le plus bas.

Alors, pourquoi faire de l’autoconsommation ?

Pour répondre à cette question, il faut résoudre un double paradoxe :

Le photovoltaïque, la source d'énergie la moins chère, entraîne des hausses de prix par déstabilisation ; en même temps, la meilleure façon de se protéger de cette hausse, c'est le photovoltaïque en autoconsommation.

Le choix de faire de l'autoconsommation, c’est un choix entre un mix énergétique composé du nucléaire plus des centrales à gaz, et un mix avec des énergies renouvelables plus le stockage. On choisira les énergies renouvelables, pour leur prix bas et stable.

Une source d'énergie à prix bas, qui fait augmenter la facture

Quand on souscrit à un contrat de fourniture d’électricité renouvelable, on est témoin d’un effet étrange du marché de l’électricité. Un tel contrat a un surcoût, alors que l’énergie renouvelable est la source d’électricité la moins chère.

Que se passe-t-il ?

Le photovoltaïque et l'éolienne sont intermittents et non-pilotables. Quand il fait beau, toutes les centrales photovoltaïques produisent en même temps, et pas forcément quand il y a de la demande. À ces moments-là, le prix de l’électricité peut devenir très bas, voire négatif.

Cela est incompatible avec le nucléaire, une autre source d'électricité peu pilotable, qui produit de manière constante quels que soient les besoins des consommateurs en face.

Contrairement aux centrales à gaz, dont le coût de production est pour l’essentiel le coût du carburant, les coûts principaux du nucléaire sont indépendants de la production : l'amortissement, la masse salariale, &c. Si l’électricité photovoltaïque remplace le nucléaire quand le soleil brille, les centrales nucléaires seront obligées de compenser en vendant leur électricité plus chère la nuit et par temps de pluie.

Autrement dit, le photovoltaïque fait augmenter la facture.

Les autoconsommateurs à l’abri des hausses de prix

Comment se protéger ? La réponse est ironique : avec des panneaux solaires.

Plus les énergies renouvelables déstabilisent le marché, plus le prix monte, plus on a intérêt à avoir une source d'énergie et à être autonome.

Et quant au problème de l'intermittence ?

Des batteries, et le pilotage — non pas de la production, mais de la consommation, via la Gestion Technique du Bâtiment.

Voici la révolution des énergies renouvelables : une confluence de choix rationnels, pour payer moins cher.

Le PV + stockage, mieux que le nucléaire + gaz

La somme des choix des consommateurs pousse la politique vers les énergies renouvelables, et ce pour le prix.

Aujourd'hui, le marché de l'électricité est principalement nucléaire, mais a néanmoins besoin du gaz pour suivre la demande. Les deux coûtent plus cher que le photovoltaïque.

La fin de l’année verra la fin de l’ARENH, la dernière subvention du nucléaire. Le prix d’un kWh nucléaire passera ensuite de 5 à environ 8 c€/kWh (LINK ARENH), comparable au prix du photovoltaïque en toiture. (L’électricité des nouveaux réacteurs nucléaires coûte plus cher, environ 12 c€/kWh pour celui de Flamanville, si EDF souhaite dégager un retour de 4 % sur son investissement, d'après la Cour des comptes.)

De plus, l’électricité nucléaire doit transiter par le réseau public d’électricité, ce qui augmente le coût d’entre 3 et 5 c€/kWh, contrairement à l’électricité photovoltaïque produite sur son toit et autoconsommée. Ces frais sont comparables au coût de stocker un kWh dans une batterie.

Le cercle vertueux du marché

Aujourd'hui, la recherche d'un prix bas et stable rend inévitable le développement des énergies renouvelables.

Ceci entraînera des factures plus élevées… … et donc plus de photovoltaïque.

Il s’agit du cercle vertueux du marché.